Interview de Frank Dileo : il répond aux questions des fans

Raffles van Exel, président de la société Raffles Entertainment, a décroché un entretien exclusif avec Frank Dileo. Les questions ont été choisies par les responsables du site anglo-saxon MJJ Community parmi un ensemble de questions posées sur leur forum par les fans. Raffles précise que Diléo n'a pas eu connaissance des questions avant l'interview. Celle-ci devait initialement avoir lieu plus tôt mais en raison de leur difficulté à accorder leurs emplois du temps respectifs et de la sortie de This Is It, elle a été reportée.

La première question posée concerne le groupe "This Is Not It". Plusieurs fans membres de ce groupe ont écrit des lettres à Michael Jackson peu avant son décès, exprimant leurs inquiétudes quant à son état de santé et sa maigreur de plus en plus prononcée. Raffles demande à Diléo quel est son point de vue sur le sujet. Il répond que c'est une bonne chose qu'ils lui aient fait part de leurs préoccupations concernant son bien-être. Il explique que l'un des membres de l'équipe de Michael Jackson s'était inquiété de sa perte de poids. Il a donc questionné le médecin et celui-ci a déclaré qu'il était "en forme" et que s'il avait perdu quelques kilos, c'était parce qu'il le souhaitait. Selon le médecin, il mangeait équilibré et il s'alimentait normalement.

Diléo raconte que Michael Jackson pesait 62 kilos (et non 49 kilos, comme d'autres sources l'affirment). Il affirme que lorsqu'il l'a revu en mars 2009, il pesait entre 64.4 et 65.8 kilos. Selon lui, les inquiétudes concernant son poids n'étaient pas justifiées, il juge même que l'artiste avait un régime alimentaire bien plus strict dans les années 80 (où il était végétarien et jeûnait une fois par semaine).

Raffles évoque ensuite Karen Faye qui a ouvertement admis sur sa page Facebook que "quelque chose n'allait pas". Diléo répond que beaucoup de gens côtoyaient Michael Jackson en dehors de Karen Faye... et que beaucoup d'entre eux n'avaient rien remarqué d'anormal. Il déclare simplement : "Karen Faye a son opinion. Elle a le sentiment qu'elle était très proche de Michael. Je respecte ça. C'est son avis".

La question suivante concerne les propos de Marlon Jackson, qui s'est exprimé sur CNN et a déclaré que son frère ne se sentait pas bien le matin du 25 Juin et le 24 au soir. "Si c'est vrai, pouvez-vous nous dire pourquoi Michael ne se sentait pas bien ? A-t-il demandé à aller à l'hôpital le matin du 25 Juin ?" Diléo répond par la négative et explique que selon lui, Michael Jackson n'a pas parlé à Marlon le 24 au soir ou le 25 au matin. Il déclare qu'ils ont quitté le Staples Center tard le soir, vers minuit, que l'artiste était très heureux : ils avaient évoqué une émission spéciale pour Halloween sur NBC, des projets autour du film Ghosts (pour lesquels ils avaient défini quelle serait la participation du chanteur). Michael Jackson est rentré chez lui et Diléo confie :

"Quel que soit ce qui s'est passé chez lui, ça relève de sa vie privée. Je ne peux pas l'expliquer. Michael Jackson était un adulte. Quand nous quittions le Staples Center - ou tout autre endroit où nous répétions - je rentrais chez moi et lui chez lui. Il voulait un peu d'intimité. Il voulait que son temps libre reste du temps libre".

Raffles explique ensuite que certains fans pensent qu'AEG a mis au point un complot pour assassiner Michael Jackson. Diléo répond que cette théorie est fausse, que l'accusation est scandaleuse et explique qu'AEG n'aurait eu aucun arrêt à provoquer volontairement l'annulation de 50 concerts à l'O2 Arena. "Personne n'aurait trouvé aucun avantage à faire du mal à Michael". Evoquant This Is It, il déclare que les images n'ont jamais été tournées dans l'idée de faire un film. Il explique que Michael Jackson n'avait pas les moyens de recruter l'équipe de caméramen qui le filmaient habituellement lors de la préparation de ses tournées ; mais à la dernière minute, Paul Gongaware, qui avait travaillé comme caméraman sur le Victory Tour et sur le Bad Tour, a suggéré d'acheter des caméras pour filmer les répétitions. Cela a coûté quelque 4000 euros. Mais Diléo insiste sur le fait que personne, à aucun moment, n'aurait pu faire de mal à Michael Jackson dans la perspective, ensuite, de faire un film.

Il explique que l'idée de réaliser un documentaire à partir de ces images est née alors qu'ils visionnaient des vidéos en se souvenant de l'artiste et des bons moments passés avec lui. Quelqu'un serait alors entré dans la pièce et aurait souligné à quel point c'était triste que les fans ne puissent jamais voir ces concerts. Une autre personne aurait alors suggéré de faire un film "pour montrer à tout le monde sur quoi il travaillait". Il rappelle également que 90% des bénéfices issus du film sont reversés aux héritiers de Michael Jackson. De son point de vue, le film constitue un bel hommage.

Puis il tient des propos similaires à des interviews antérieures, affirmant que Michael Jackson tenait vraiment à faire ces cinquante concerts et le lui avait dit la veille de sa mort, lui confiant qu'il était prêt à remonter sur scène. Diléo raconte qu'ils avaient évoqué ensemble la possibilité qu'il se produise ensuite dans une vingtaine de stades au Japon. "Il savait qu'il devait travailler pendant un an et demi et il était impatient de s'y mettre", déclare-t-il.

Raffles Van Exel aborde ensuite une affaire qui avait fait débat en mars 2009 : un communiqué émis par la société Champion Management annonçait que Michael Jackson avait nommé un nouveau manager, Leonard Rowe. Simultanément, Frank Diléo occupait lui aussi ce poste de manager. Raffles lui demande donc si l'artiste avait signé deux contrats avec deux managers différents. Diléo explique qu'avant que lui-même ne soit embauché, Michael Jackson avait signé un contrat autorisant Rowe à passer en revue ses finances. Quand Diléo a été recruté, il a demandé au chanteur pourquoi il avait pris une telle décision : Michael Jackson lui a répondu que son père était dans la pièce quand cela s'était produit et que Joe lui avait demandé de signer le contrat. Il a obéi.

Diléo a alors rencontré Rowe et lui a expliqué que si Michael Jackson avait signé le contrat, c'était uniquement parce que son père regardait par-dessus son épaule ; il lui a également annoncé qu'en réalité, le chanteur ne voulait pas qu'il soit impliqué dans ses affaires. Diléo a déclaré à Rowe qu'il ne pouvait pas, par conséquent, lui communiquer certaines informations concernant le contrat et qu'il devait s'adresser directement à AEG. AEG a refusé de travailler avec lui en raison de son passé trouble. Ils ont alors voulu résoudre le problème autrement, par exemple en écrivant une lettre pour le licencier mais, à l'époque, aucun avocat ne s'occupait de Michael Jackson. Ils ont tout de même fait en sorte de préciser que Diléo était le manager et non Dr Tohme, que les sollicitations devaient passer par lui et non par une autre personne, etc. Il explique qu'ils ont laissé de côté Leonard Rowe.

Le 15 mai, une réunion s'est tenue. Diléo n'était pas en ville à ce moment et n'a donc pas pu y assister. Par contre, Leonard Rowe était présent. A la fin de la réunion, Michael Jackson a appelé Diléo et lui a dit qu'il fallait écrire une lettre à Rowe pour lui signifier son licenciement. Diléo a obtempéré, rédigé la lettre que l'artiste a signée; un exemplaire a été envoyé à son hôtel, un autre à l'assistant de Katherine Jackson (qui était présente lors de la réunion) et une copie au bureau de Léonard Rowe (qu'il a au préalable averti de l'arrivée du courrier). Par conséquent, Diléo certifie que l'homme avait bien été prévenu de son licenciement.

Raffles aborde ensuite le conflit AllGood Entertainment. Cette société a porté plainte, affirmant que Michael Jackson s'était engagé fin 2008, par le biais de son manager Frank Diléo, à donner un concert avec ses frères, et qu'il avait rompu la clause d'exclusivité que comportait le contrat en question en acceptant de se produire à l'O2 Arena. Diléo raconte qu'un représentant de la société est venu le trouver à son bureau, lui disant qu'AllGood Entertainment voulait mettre sur pied une tournée mondiale réunissant Michael Jackson et sa famille sur une même scène. Diléo lui a alors répondu que Michael Jackson ne souhaitait pas retravailler avec sa famille. Le représentant a insisté et Diléo a fini par lui conseiller de rédiger une proposition, qu'il transmettrait alors au chanteur.

Cependant, il l'a mis en garde que celui-ci n'accepterait pas... et l'a questionné sur la rémunération qu'il prétendait pouvoir donner à l'artiste. Le représentant aurait affirmé qu'il avait déjà les fonds en sa possession. Diléo explique qu'à l'époque, énormément de gens venaient le trouver en lui soumettant une multitude de propositions à destination de Michael Jackson. Or, sans financement, aucun ne pouvait être sérieusement étudié. Par conséquent, afin de se prémunir contre toute perte de temps inutile, il a demandé à AllGood Entertainment de verser une somme d'argent sur un compte en guise de garantie. Cette somme devait servir à couvrir les frais engagés par Diléo pour rejoindre Michael Jackson, qui séjournait alors dans un autre Etat, et attendre à l'hôtel qu'il soit disponible pour lui présenter la proposition.

Diléo raconte qu'il avait donné une date limite pour le versement de la somme. AllGood Entertainment aurait commencé par demander un report de cette date... mais l'argent n'aurait finalement jamais été versé. Le manager explique avoir découvert que d'une part, la société ne détenait pas les fonds qu'elle prétendait posséder ; d'autre part, la proposition rédigée par écrit comportait une clause de non-divulgation (accord de confidentialité) qui n'a pas été respectée. En effet, la société a tenté de récolter des fonds en montrant que Diléo avait signé le document (qui n'était pas, en réalité, un contrat).

Il pense que la société a voulu emprunter de l'argent pour couvrir ses frais et s'est trouvée confrontée à l'obligation de rembourser cet emprunt, contracté sur la promesse que le contrat allait être signé. Diléo affirme qu'il ne leur a jamais dit qu'il représentait Michael Jackson ou ses frères, il agissait simplement en tant qu'ami qui avait la possibilité de le joindre et de lui soumettre le projet.

Diléo explique ensuite que le contrat avec AEG a probablement été signé à Londres, en mars 2009, au moment où Michael Jackson a annoncé sa série de concerts. Après la signature, le chanteur aurait appelé Diléo, lui expliquant qu'il avait accepté la tournée pour ses enfants, car ils ne l'avaient jamais vu sur scène et qu'il voulait leur faire comprendre pourquoi ils étaient souvent pourchassés par des gens car ils se posaient beaucoup de questions à ce sujet. Il lui aurait également demandé s'il connaissait Randy Phillips. S'il le connaissait de nom, Diléo ne l'avait jamais rencontré en personne.

A ce moment, Michael Jackson a proposé à Diléo d'organiser une téléconférence avec Randy Phillips et lui a demandé s'il acceptait de redevenir son manager. Suite à la conversation, Diléo a réglé les affaires qu'il avait en cours puis a rencontré Randy Phillips. Par la suite, il a passé chaque journée aux côtés de Michael Jackson jusqu'à sa mort. Il explique qu'il n'a donc jamais eu l'occasion de rencontrer le PDG d'AllGood Entertainment et que l'affaire se règlera devant les tribunaux.

A suivre...
Source : ElusiveShadow.com / Youtube