Les vidéos exploitées lors de la réalisation du film provenaient de trois sources. La première était composée de deux caméras qui filmaient les répétitions pour les archives personnelles du Roi de la Pop. "Michael filmait tout", raconte Ortega. "Nous avons commencé à construire ce spectacle en regardant les vieilles vidéos qu'il avait tournées". La seconde source était constituée de films interactifs en 3 dimensions, qui devaient être projetés sur l'écran haute-définition situé au fond de la scène. La troisième, enfin, provenait des images tournées par une équipe différente filmant de manière professionnelle à la façon d'un documentaire (réalisation d'interviews, etc). Ces dernières auraient dû figurer en bonus sur un éventuel DVD de la tournée.
Kenny Ortega explique que c'est Sony qui a tenu à ce qu'il assure la supervision du film This Is It. "Je n'ai pas levé la main en demandant à faire ce film", a-t-il expliqué dans une chambre d'hôtel de Chicago. "Je n'en aurais même pas eu l'idée. L'idée de créer un film à partir de ces extraits vient des administrateurs du patrimoine. J'ai dit non. Non, merci. Je ne peux pas. Je suis trop ému. C'est trop tôt".
Mais rapidement, il a réalisé que le film se ferait, avec ou sans lui... et il a changé d'avis. "Ce sont des images sacrées de la dernière aventure scénique de Michael Jackson. Je suis dedans. Et mettre ça dans les mains de quelqu'un d'autre, peu importe à quel point le réalisateur aurait été doué et sensible, aurait été irresponsable".
Kenny Ortega ajoute : "Nous avons pris ces vestiges du passé, dont certains sont meilleurs que d'autres, et nous avons créé une mosaïque qui montrera ce que Michael s'efforçait d'accomplir".
"Nous n'étions qu'à quelques numéros de la fin. Nous étions prêts à ce que Michael se mette à travailler sur Dirty Diana. Il avait déjà participé à la conceptualisation du numéro. L'après-midi du jour où il est mort, il devait répéter ce numéro. Et nous devions encore faire les séquences 'We Are The World' et 'Heal The World'". Nous avions la structure générale mais nous devions tout mettre en place à Londres parce qu'une chorale d'enfants était impliquée".
Ortega décrit Michael Jackson comme un homme plein d'innocence, qui avait "vécu l'enfer", et raconte que travailler avec lui, c'était un peu le prendre sous son aile. "Nous étions les maçons. C'était l'architecte", résume-t-il.
Source : Chicago Tribune