A l'occasion de la promotion du film "Kites", qu'il a retravaillé pour l'adapter à un public international, le cinéaste Brett Ratner a pris part à une interview dans laquelle il a évoqué une interview inédite de Michael Jackson, dévoilée après sa mort.
Jen Yamato : Vous avez dévoilé une interview extraordinairement intime avec Michael Jackson qui est sortie dans le cadre de vos "Shooter Series", où vous êtes simplement assis, une caméra sur les genoux, et où vous lui posez des questions, avec certaines réponses d'une franchise à couper le souffle. Comment cette interview avec lui a-t-elle débuté ?
Brett Ratner : En fait, l'interview a eu lieu parce que Michael était chez moi. Je dormais et vous connaissez ce sentiment, quand vous sentez que quelqu'un est dans la pièce ? Il était en train de me filmer et je lui ai fait "Wow, mec, c'est bizarre !" Il m'a répondu "Oh, je voulais juste te poser quelques questions". Donc il a continué à me filmer et il m'a demandé "Pourquoi as-tu voulu devenir réalisateur ?" Et je lui ai répondu : "Je dirige la caméra vers toi". Donc j'ai écrit des questions... C'était sa caméra. Je ne savais pas m'en servir donc je l'ai juste mise sur mes genoux, c'est pour ça que l'angle était comme ça. J'ai retrouvé ça récemment et j'ai fait "Wow". Il m'a tellement donné...
Vous lui avez posé une question que j'aimerais maintenant vous poser : quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise ?
Ma réponse ne sera pas aussi cynique que la sienne. Mon Dieu, c'était de la folie de l'entendre dire "Ne pas faire confiance aux gens". Et puis il a fini par mourir... (Brett Ratner marque une pause). La plus grande leçon que j'aie apprise, c'est qu'il faut travailler vraiment, vraiment dur. Ne pas abandonner.
Tant de fois j'ai eu envie de laisser tomber, en me disant que ça n'arriverait jamais, que je n'y arriverais jamais... et je n'ai pas abandonné... et je suis heureux de ne pas l'avoir fait parce que si ça avait été le cas, je n'aurais jamais connu [tout ce que j'ai vécu]. Je savais que je devais travailler dur parce que je n'étais pas le type le plus talentueux.
J'étais dans un environnement créatif avec tous ces cinéastes et aucun d'entre eux n'a rien fait. Alors qu'ils étaient brillants !
Ils m'ont donné envie d'arrêter et en même temps, ils m'ont poussé à travailler plus, si bien que quand ils étaient partis se shooter, chercher quelqu'un avec qui s'envoyer en l'air ou toute autre activité qu'ils faisaient pendant le week-end, je filmais. J'ai travaillé plus qu'eux et j'ai réalisé très tôt que quelqu'un qui a 90% de talent et 10% de travail n'aura pas autant de succès que quelqu'un qui a 90% de travail et 10% de talent. [...]
Source : ElusiveShadow.com / Seattlepi / mj-bids.com