«This Is It», documentaire de deux heures qui retrace les trois mois de répétition du spectacle que «Bambi» devait donner à Londres, est sorti ce matin en salles. Eric Dahan, critique musical à Libération, juge le film «plaisant et très réussi».
Ce mercredi matin, devant le Grand Rex, à Paris, où le documentaire était projeté en primeur nationale. (AFP)
Pour des millions de personnes de par le monde, ce mercredi 28 octobre 2009 restera inoubliable. Ils n'avaient que cela en tête depuis l'annonce par Sony de la réalisation de ce film. This It It, long métrage retraçant les trois mois de répétition (d'avril à juin) du spectacle que Michael Jackson devait donner à Londres à partir de juillet, a donné lieu à dix-sept avant-premières simultanées ce mercredi à 1 heure GMT (2 heures en France) aux quatre coins du monde, en même temps que la projection officielle au Théâtre Nokia de Los Angeles (Californie).
Ce documentaire de deux heures, réalisé à partir des images des répétitions du spectacle, ne doit être projeté que pendant deux semaines. Avant de faire l'objet d'une sortie en DVD.
Le décès brutal de Jackson, le 25 juin à Los Angeles, à l'âge de 50 ans, avait privé ses fans de la série de concerts londoniens qui devaient marquer son retour sur scène – et ses adieux – après dix ans de silence.
En France, c'est le Grand Rex, à Paris, qui a ouvert le bal des diffusions françaises. Les 2800 chanceux qui avaient pu se procurer une place avaient rendez-vous à 7 heures pour l'ouverture des portes. Mais des dizaines d'entre eux ont pris place dès hier soir devant le cinéma. Danses, chants... La communion Michael a bercé la nuit des grands enfants de Bambi.
La ferveur – 80.000 billets ont été prévendus dans l'Hexagone – était d'autant plus grande que le plus grand mystère entourait le film. A part des dirigeants de Sony, la maison de disques de Jackson, personne – pas même des journalistes pourtant nécessaires en pareille circonstance pour porter la bonne parole – n'avait vu ce documentaire. Ce qui autorisait certaines gazettes à imaginer que si le film faisait l'objet d'une telle protection, c'est que la qualité n'était pas au rendez-vous.
Eh bien, non. «C'est un très joli film, plutôt très réussi et plaisant à voir», atteste Eric Dahan, l'envoyé spécial au Grand Rex de Libération, dont une longue critique du documentaire paraîtra demain dans l'édition papier du quotidien.
Le critique musical, grand connaisseur de Michael Jackson et de son oeuvre, est sorti enthousiaste de cette projection de deux heures, qui a été précédée d'une diffusion de clips et d'un défilé de fans danseurs sur la scène. «C'est très spectaculaire visuellement, grâce à la 3D. Michael, qui arrive dans une sorte d'armure métallique, y apparaît en très bonne santé. Il chante bien, danse bien, fait preuve de plein d'humour, témoigne Eric Dahan. Sur le plan musical et du spectacle, il avait atteint un point de perfection et d'exigence indéniable. Le film aurait être très sulpicien, mais heureusement ce n'est pas le cas. Cela ne joue pas trop sur l'émotion, il n'y en a pas des kilos dans le pathos. Il y a des moments de vérité, c'est fait avec énormément de subtilité. C'est un portrait très simple et très touchant du personnage qui est offert.»
Un avis rassurant face au but principal de cette entreprise qu'il ne faut pas oublier : l'argent. Face à la disparition de sa poule aux œufs d'or, AEG Live, le promoteur des concerts londoniens, a voulu récupérer une partie de son manque à gagner en vendant les images de répétitions à Sony. Selon la maison de disques de Michael Jackson, la prévente de billets en Amérique du Nord aurait déjà rapporté 65 millions de dollars...Et ce n'est que le début.