Vous étiez un bon ami de Michael Jackson. Vous avez collaboré avec lui sur plusieurs tubes et il a séjourné chez vous. Et puis, il a acheté les droits du catalogue des Beatles et on a raconté que vous aviez pris vos distances. Maintenant, il y a des rumeurs affirmant qu'il voulait vous léguer sa part du catalogue. Quelle est votre réaction face à ça et face à sa mort prématurée ?
Eh bien, pour commencer, l'histoire disant qu'il voulait me léguer le catalogue... je crois qu'elle a été inventée. Un peu comme l'histoire de "Paul est mort". Ca ne vient pas de quelque chose que j'ai dit. Je suis certain que ça n'a jamais été vrai. Bref, peu importe. Concernant le fait de le connaître, oui, c'était mon cas. Et c'était génial de le connaître, on a fait quelques tubes ensemble. C'était vraiment sympathique et on s'appréciait tous les deux, c'était un type agréable.
Et puis, ce qui s'est passé, c'est qu'il a acheté le catalogue des Beatles. Et j'étais plutôt excité parce que je me suis dit 'Maintenant, il est idéalement placé pour rectifier une erreur qui existe depuis de très, très nombreuses années', à savoir que John et moi avions signé un contrat avec Northern Songs quand nous étions très jeunes, âgés d'une vingtaine d'années... Et nous ne savions pas à quoi nous nous engagions, mais ça n'avait pas d'importance. Et puis, on a eu un succès énorme - personne ne peut le nier - avec cette maison de disques. Mais ce succès n'a jamais été reconnu. Nous avons gardé les mêmes conditions de rémunération pendant toutes ces années.
Nous en avions parlé à la personne qui possédait [le catalogue] à l'origine, vers 1969, il s'appelait Dick James, et nous lui avions dit "Tu ne crois pas qu'il serait temps de nous accorder une augmentation ?" et il avait répondu "Hum... non, non, non". Ca nous a toujours irrités. Et quand Michael l'a acquis... je pensais qu'il était idéalement placé pour remédier à ça. Je lui ai écrit à de nombreuses reprises et je lui en ai parlé. Mais, bizarrement, il a eu la même réaction. Il l'a juste exprimée différemment. Il a dit (Mc Cartney imite la voix de Michael Jackson) 'Oh Paul, c'est du business, c'est juste du business'. Et là j'ai fait 'Ouais, je vois'. Après quelques tentatives de ma part... on ne s'est pas vraiment fâchés. Il n'y a pas eu de séparation. On s'est juste perdus de vue. Parce que je ne l'ai plus appelé. Je ne lui ai plus vraiment téléphoné après cette histoire. On s'est parlés à quelques reprises. Il n'y a jamais eu aucune animosité. Mais, il faut l'admettre, le fait qu'il dise juste "non" était assez surprenant. Je trouvais qu'on méritait une forme de reconnaissance de notre succès.